La première épouse

La première épouse, l'histoire banale d'un divorce mais si bien écrit qu'on ne tombe pas dans la mièvrerie et que ce roman diffère des autres nombreux romans sur ce sujet.

C'est une femme qui vers l'âge de 50 ans va divorcer de son mari, elle va vivre cela avec dignité, mais comme un deuil qui va durer 3 ans.

C'est l'éternelle histoire d'une femme Catherine et 4 enfants que son mari quitte au bout de 25 ans de mariage pour une plus jeune, classique certes, mais exercice d'écriture très difficile. Françoise Chandernagor s'en sort très bien, on rentre dans l'histoire et on suit le chemin de reconstruction de Catherine sans ennui.

Catherine qui est écrivain comme Françoise Chandernagor et vit dans un milieu aisé, remonte le temps et l'on découvre son mari cynique, charmeur, coureur, avec un petit harem des anciennes, ce qu'elle a toujours accepté, car elle se considérait la première épouse, donc la préférée. 

On découvre les blessures de Catherine, elle louche et ne voit pas très bien, son papa militaire très rigoureux qui la trouvait si laide et qui lui dira qu'elle est belle la première fois lorsqu'elle a 50 ans.

C'est une autre façon de voir comment certaines femmes ressentent un divorce. Elle dit par exemple qu'elle aurait préféré être veuve, car on la plaindrait, on l'entourerait alors que là, on l'évite, on la juge, on accepte pas son chagrin. Son chagrin est à tout niveau le manque de l'autre, les enfants à partager avec sa rivale, l'attachement à sa maison, ses objets, ses souvenirs dont il faudra qu'elle se sépare et bien d'autres choses.

En lisant ces lignes certains pourront dire que cette femme était masochiste, mais en lisant le roman, non, elle était amoureuse et en quête de reconnaissance. La thérapie de Catherine sera  l'écriture, un livre où elle couchera son histoire au grand dam de son mari et de sa belle-famille.