Des hommes en cage

Carl Hagenbeck  de Hambourg lance la mode des "ethonoshow" on est en 1875. Il s'agit en fait de zoos humains avec lesquels il bâtira sa fortune. Des "sous peuples" comme on pourra en parler librement jusqu'en 1945, en feront les frais : Lapons, Nubiens, Aborigènes Australiens, Kamouls et Mongols de l'empire de Russie, Sioux et Massaï.

Cet homme collectionneur d'animaux sauvages, passera aux hommes et aux femmes, enfants qu'il présentera au Jardin zoologique d'acclimatation de Paris et l'Alexander Palace de Londres.

Avant lui en 1840, Phineas Taylor Barnum à New-York, présentait des spectacles qui avaient beaucoup de succès de monstres et à peu près à la même époque Geoffrey de Saint-Hilaire lui proposait dans toute l'Europe des spectacles "ethnologiques" avec des "sauvages".

Ces exhibitions draineront des milliers de spectateurs, qui pour une modique somme pouvait entre la crainte et la fascination voir les corps que la mise en scène tendait à érotiser de ces sauvages de l'autre bout du monde.

Ces spectacles "prépareront" les populations européennes au discours racial en cours de classification et permettront de vanter le mérite de la colonisation ou les "sauvages" prendront le statut "d'indigènes".

Ces spectacles continueront jusqu'à l'Exposition coloniale de 1931, mais elle seront déjà un peu moins nombreuses après la première guerre mondiale et la participation des troupes coloniales au conflit.

Un ancêtre du footballeur Christian Karembeu aurait été un des sauvages présenté dans l'exposition de 1931, c'est ce qu'il a évoqué en 2002 en refusant de chanter la Marseillaise.