vendredi 12 avril 2013

Le Général Mordacq cet inconnu


Il y a comme ça des personnages qui ont marqué l'histoire mis en valeur et d'autres complètement oubliés



Le 12 avril 1943, meurt un homme en basculant d'un pont à Paris et sans papiers, chose étrange, c'est la radio allemande qui annoncera que le  général  Henry Mordacq 75 ans, c'est suicidé, il sera enterré sans autre forme de procès, sans enquête.

Ce général pourtant n'était pas n'importe qui, il avait été le bras droit de Clemenceau  instructeur à Saint Cyr d'un certain De Gaulle, c'est d'ailleurs dans cette école qu'il récupéra le surnom de "L'Ours"

Il était né en janvier 1868 en Auvergne d'un père militaire, à 21 ans il sortait de Saint-Cyr 47e sur 446, il montera en échelon assez rapidement de sous lieutenant en 1889, il sera général de division, chef de Cabinet de Clemenceau au ministère de la guerre en 1917.

Cet homme était aussi un écrivain, il a écrit une trentaine de livres sur les faits du moment

Dans un livre "La durée de la prochaine guerre" en 1912, Henri Mordacq était encore optimiste "la guerre future ne pouvait pas se prolonger plus d'une année", ce qui était l'avis d'un grand nombre de militaires et dirigeants européens, par contre il avait prévu la guerre dès 1920 et en 1914 il était un des rares à comprendre que le conflit allait s'enliser et à comprendre à la fin de la guerre, que celle-ci allait en entraîner une autre.

En 1927 à presque 60 ans, il quitte l'armée et à l'heure de l'invasion Allemande en 1940, les allemands s'intéresseront à ses écrits pour les interdire et en détruire certains. Dès les débuts des lois raciales édictées par le régime de Vichy en 1941, le Général Mordacq s'en prend vivement au Maréchal Pétain ce qui provoquera l'ire de l'écrivain antisémite Céline qui écrivit que le général Mordacq était juif, à quoi le général répondit : prouvez le !

Ses écrits, son statut de héros de la grande guerre, sa conviction qu'un débarquement Allier aurait lieu sans tarder, son opposition ouverte au régime de Vichy, l'annonce de sa mort par les Allemands et et la censure qui a suivi, laisse planer un sérieux doute sur sa mort par suicide.

Mais de cette mort presque anonyme en a suivi un oubli, car si pour Clemenceau son étoile brille toujours au firmament, son bras droit lui est dans les ténèbres.


4 commentaires:

  1. je viens d'apprendre un peu d'histoire.
    merci ma belle !!

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  2. Oui je remets à l'honneur cet homme,si mal traité par l'histoire et pourtant ils n'ont pas été si nombreux les grands militaires à s'opposer frontalement au régime de Pétain et ses sbires vautrés dans la collaboration.C'était un homme intelligent et courageux qu''on a probablement suicidé et rayé de l'histoire.

    Bisous ma Loulou et bon dimanche ensoleillé (chez moi pour l'instant)

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  3. Je n'en avais jamais entendu parler, car comme vous le faites justement remarquer les courageux n'étaient pas beaucoup au rendez vous lors de la période de l'occupation, il aurait bien mérité les honneurs cet homme là

    Vous avez un blog très bien et très beau, tout pour me plaire

    Un auvergnat

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  4. Merci pour votre charmant commentaire Monsieur L'auvergnat, et oui l'Ours d'Auvergne aurait largement mérité les honneurs, n'empêche que l'Auvergne a un héros de plus (lol)

    Cordialement

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