Henrietta et ses cellules

Les noirs américains dans les années 50 n'étaient pas du tout considérés égaux avec la population américaine et les femmes encore moins et pourtant......

Henrietta Lacks c’est le nom d'une jeune femme noire de 31 ans dans l’Amérique des années 50, un cancer  de l’utérus sera  diagnostiqué dans le seul hôpital de la région qui reçoit les noirs et malgré l’opération elle mourra en 1951. Mais le Dr George Gey récupère à l’insu de la malade et de sa famille, quelques cellules cancéreuses, comme il a certainement l’habitude de faire avec les malades qui tombent dans ses mains. 

C’est l’époque ou les scientifiques tentent de cultiver in vitro des cellules humaines, un français jugé pour collaborationniste à fin de la guerre, Alexis Carrel, y était arrivé mais sur des cellules cardiaque de volailles.

Mais il se trouve que les cellules d’Henrietta sont les premières à survivre et toutes les 24 h elles se multiplient, bientôt tout le monde demande des échantillons de cette lignée désormais appelée Hela, initiales d’Henrietta. Elles vont faire le tour du monde, dans des poches de Pilotes, sur dos de mulet…et partiront dans l’espace avant qu’aucun astronaute n’y est mis les pieds.

Ces cellules en 1960 serviront à tester le vaccin pour la poliomyélite, deux ans plus tard la maladie est presque éradiquée, mais aussi le vaccin contre le cancer de l’utérus, celui qui avait tué Henrietta.  Elles ont servi aussi la recherche pour l’herpès, rougeole, oreillons  … et même le sida. A la suite d’un incident  sur les cellules, un généticien texan, pour la première fois, peut compter les chromosomes un par un et ouvre ainsi la porte  sur la recherche des maladies chromosomiques.

En 1984, les chercheurs ont enfin compris que l’éternité des cellules d’Henrietta,  est causé par un enzyme appelé la télomérase et bien entendu les recherches repartent de ce côté là en particulier pour le cancer.

La famille d’Henrietta ne saura que 20 ans après sa mort son importance dans l’histoire de la médecine mondiale, mais ils ne toucheront jamais un centime.

On ne sait pas toujours que l’avancée médicale est faite parfois sur le dos des hommes et parfois de façon encore plus grave que celà. Pour certains médecins et chercheurs et même en France les femmes et particulièrement si elles étaient étrangères ou d’une autre couleur de peau ne valaient pas grand chose.

J'en sais quelque chose pour avoir entendu l'histoire d'une femme portugaise où l'hôpital, il y a une vingtaine d'années, on l'avait stérilisée après une fausse couche, sans lui demander son avis, ni même lui en parler, Elle l'a découvert en essayant d'avoir un bébé, j'ai écouté ça il y a quelques temps, la femme en pleurait encore j'étais horrifiée.